Dans mes précédents articles, je parlais de ces équipes capables d’apprendre ensemble, de s’ajuster, de grandir… comme ces nuées d’oiseaux dans le ciel, ces murmurations qui m’inspirent tant.
Mais concrètement, comment faire ?
Quelles sont les conditions qui rendent ce chemin possible ?
1. Poser un cadre clair
Changer de façon de travailler avec son équipe ne se fait pas sur un coin de table. Cela suppose d’abord de vérifier que l’environnement le permet.
Je me souviens, à l’époque où je dirigeais l’Académie Accor, de cette étape décisive. J’avais une intuition forte, une envie d’oser, mais je devais rassurer ma hiérarchie : voilà ce que je veux expérimenter, voilà les marges de manœuvre dont j’ai besoin… et voilà les règles sur lesquelles je ne dérogerai pas.
C’était comme redéfinir ensemble le terrain de jeu. Établir ce « bac à sable » à l’intérieur duquel je pouvais innover. Sans cela, le risque était grand de me heurter à des murs, ou d’embarquer mon équipe sans filet de sécurité.
2. S’entourer d’alliés
Dans chaque équipe, il y a des personnes prêtes à essayer, à se lancer, à sortir des sentiers battus. Ce sont elles qui deviennent les relais du changement, et il est important de les identifier très vite.
Car si le système interne est trop inerte, vous risquez de vous épuiser à vouloir tout transformer seul·e. Vous aurez besoin de ces soutiens, capables d’incarner le changement, de donner des preuves concrètes, et d’aider à convaincre les plus prudents. Peu à peu, ces derniers peuvent eux aussi devenir moteurs.
3. Accepter de lâcher prise
C’est sans doute la question la plus délicate, la plus intime : suis-je prêt·e, en tant que dirigeant·e, à lâcher prise ?
Car ce chemin ne se décrète pas, il se vit.
Accompagner son équipe vers un fonctionnement apprenant, c’est accepter de renoncer à tout contrôler.
C’est faire confiance a priori, soutenir les initiatives, accueillir les erreurs comme des tremplins d’apprentissage.
C’est oser dire : « Je ne sais pas », « J’ai besoin de vous ».
Et persister, malgré les résistances intérieures, malgré la tentation de reprendre la main.
J’ai moi-même dû me confronter à ces tensions, à ce besoin de garder le contrôle. Et pourtant… c’est là que réside, je crois, la plus belle promesse de ce chemin : apprendre soi-même, en tant que leader, à faire équipe autrement.
Une première étape essentielle
C’est pour aider les dirigeant·es à poser ces questions — à explorer ces points de vigilance, à identifier leur cadre, leurs alliés, leur propre posture — que j’ai conçu la première étape de mon accompagnement.
Parce qu’avant de transformer l’équipe, il faut regarder le système.
Et se regarder soi.
👉 Et vous, qu’est-ce qui vous semble essentiel avant de vous lancer sur ce chemin ?
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